Le Duché de Varsovie, fondé en 1807 sous l’influence de Napoléon Bonaparte, était un État satellite de la France, formé à partir des territoires polonais repris à la Prusse. Son armée, et plus particulièrement son infanterie entre 1807 et 1814, suivait de près le modèle militaire français, tant dans son organisation que dans l’apparence de ses uniformes.

Contexte historique (1807–1814)

Création : Le duché voit le jour à la suite du traité de Tilsit, signé en 1807, après la défaite de la Prusse.
Allié de Napoléon : En tant qu’État sous influence française, il participe activement aux campagnes militaires napoléoniennes.
Fin du duché : Il disparaît après la chute de Napoléon en 1814, disparition confirmée en 1815 après la défaite de Waterloo.

Structure de l’infanterie

Infanterie de ligne :
Inspirée du modèle français, cette infanterie était organisée en régiments similaires à ceux de la Grande Armée.
Vers 1810, on comptait environ six régiments de ligne, chacun comprenant :

• un bataillon d’élite (grenadiers et voltigeurs),

• deux à trois bataillons de fusiliers.

Infanterie légère :
Moins nombreuse, elle jouait néanmoins un rôle essentiel dans les missions de reconnaissance et les escarmouches.
Elle s’inspirait également de l’infanterie légère française, avec des unités comme les voltigeurs et les tirailleurs.

Tenue et équipement

L’uniforme des soldats du Duché de Varsovie reprenait largement celui des troupes françaises, avec toutefois quelques spécificités nationales.

• Coiffure : le shako de style français, orné souvent d’un aigle impérial et d’une cocarde polonaise.

• Habit : généralement bleu foncé, avec des revers blancs ou rouges selon les régiments.

• Pantalon : blanc ou gris, suivant les tenues réglementaires.

• Détails distinctifs : boutons dorés ou argentés, collets et parements colorés selon l’unité.

• Grenadiers : parfois dotés de bonnets à poil, en hommage à la tradition militaire.

Engagements militaires

Les troupes du duché ont joué un rôle notable dans plusieurs grandes campagnes napoléoniennes :

• 1809 : affrontement contre l’Autriche, notamment à la bataille de Raszyn.

• 1812 : forte implication dans la campagne de Russie, marquée par la destruction du Vème corps commandé par Poniatowski.

• 1813–1814 : combats acharnés en Allemagne et en Pologne, dans les dernières tentatives de résistance.

Le prince Józef Poniatowski, ministre de la Guerre du duché et figure emblématique de cette époque, meurt héroïquement à Leipzig en 1813, symbole du sacrifice polonais dans les guerres napoléoniennes.